martha maria le bars ©

«J’espère qu’iels se sont lavé les mains
», barre de pole dance en savon, 2022
Ø45mm x 270 cm
Ø45mm x 270 cm
savons d’hôtel, acier
Nous étions donc, alors, en pleine guerre, c’est-à-dire en pleines restrictions, de tous genres, et le savon, le vrai savon, en particulier, nous manquait. Nous n’avions que de mauvais ersätze - qui ne moussaient pas du tout.
Peut-être cela fut-il une des raisons, inconsciente, de ce qu’il me faut bien appeler mon inspiration du savon, en avril 1942...?
Il y a beaucoup à dire à propos du savon.
[...]
Pierre bavarde...
[...]
Qu’il n’y ait pas à hésiter non plus à redire toujours les mêmes choses. Et à les dire toujours de la même façon. Et à dire de la même façon à quiconque - avec jubilation, cela s’entend. Mais le plus merveilleux, c’est qu’on sorte de cet exercices les mains plus pures. Voilà la grande leçon.
Et que cet exercice soit le plus convenable à l’hygiène intellectuelle, cela s’entend aussi.
Francis Ponge, le savon, 8 juillet 1943
Francis Ponge commence en 1942 un essai poétique sur le savon, il lui consacre pendant 20 ans un terrain d’écriture.
De manière décalée, cette pièce à juste titre agit sur différentes strates.
Activée lors de l’événement PornCorn, un ‘cabaret érotique’ des ateliers Wonder; détournée de son usage, la sensualité initiale de la barre se situe maintenant dans le rapport quelle entretient avec le geste même de se laver les mains. Dans un mouvement de va-et-vient, le visiteur consomme et consume la sculpture, et rompt le conventionnel « ne pas toucher SVP ».

Photos : Salim Santa Lucia
Tous droits réservés © 2022 Martha-Maria Le Bars